Ma vie en rococo!

Quel drôle de mot ! Rococo, c’est comme un mot d’amour affectueux mélangé avec le nom d’une bébitte ! « Vient ici mon petit rococo d’amour » ou « Watch out ! Le rococo va te piquer ! » Mais non, ce n’est malheureusement (ou pas) aucun des deux. Si tu le souhaites par compte, dès aujourd’hui, tu peux appeler ton enfant ou ton amoureux par ce doux pléonasme, vas-y, je te le donne.

C’est en fait un mouvement artistique européen datant du 18e siècle. Si tu le connais, tu sais déjà que ça sera costaud comme sujet. Ben oui, prends-toi tout de suite une gravol parce que tu risques de peut-être trouver ça difficile à digérer ! Pour faire court, après avoir enduré trop longtemps le classicisme de son frère Louis XIV, Louis XV a voulu mettre un peu de frivolité et de légèreté dans sa modeste demeure de Versailles. Il fit donc de grandes rénovations et organisa ensuite un gros party (as usual) ! Les invités alors présents et provenant des quatre coins de l’Europe ont voulu eux aussi flasher qu’ils étaient in et ont ramené et développé l’idée dans leur contrés ; certains dans la peinture, les arts décoratifs et d’autres dans l’architecture et la sculpture. Tu te doutes probablement que c’est en décoration que lui et moi on s’est cotôyé !

À la base, ce qui définit le style, c’est l’utilisation de ligne courbe et asymétrique ainsi que l’ajout de feuillages ou de fleurs. Pour pousser encore un peu plus, ils se sont mis à ajouter aussi des miroirs, de l’or, des teintes plus claires question qu’on voit bien la nuit aussi, tsé. Finalement, à force d’en ajouter et d’en mettre une dernière touche, ben ça débordé ! Un flot de plantes dorées ; un déversement de fleurs, de fruits et de rubans tombant en cascade. Ça complètement overdosé !

« Mais voyons madame, calmez-vous ! »

Parfois, moi aussi, je suis trop. Déborder me semble être la seule solution. Je ne parle pas d’excès de colère, mais plutôt l’inverse ! Trop de joie ; rire et aimer trop fort et sans retenue ; choisir l’intensité afin de mieux ressentir la vie, que je suis en vie !

C’est pas mal ce qui est arrivé lors de la fabrication de la boîte ci-contre. Ce n’était pas du tout l’idée de départ. C’est une amie qui me les a donnés, je dis « les » car il y en a deux ; je te présenterai sa sœur dans un prochain article. J’ai donc mis ma couche de fond habituel BULLEYE’S 1-2-3 par ZINZZER et une fois qu’elle a été toute blanche, un flot de possibilités m’est venu à l’esprit et tous s’est emmêlés. Devant mon incapacité à faire un choix, j’ai été intense et j’ai tout mis, tout choisit. Transfert de fleur de IRON ORCHID DESIGN ; horloge et poignée en résine moulée ; petits oiseaux en pâte à modeler garnis de feuille d’or et plusieurs couches de peinture. S’en ai suivi plusieurs séances de sablage et frottage ; imitation des stries du bois avec un petit outil, bref, la totale.

J’ai eu chaud, j’ai hésité et j’ai trouvé que ça faisait beaucoup, mais j’ai décidé d’assumer. Il y a beaucoup d’éléments sur cette petite boîte de bois ; on ne sait pas trop où poser son regard en premier, mais est-ce si dérangeant ? Est-ce si déroutant cet excès de texture, de couleur, et d’éclat ? Est-ce si dérangeant la différence, la divergence, la dissidence ? Selon le dictionnaire, trop veut dire être plus qu’il ne le faudrait. Mais selon qui et pour qui ? Moi, je dis être trop, c’est juste être notre propre vibration et ça, c’est ce qu’il y a de plus beau.

 Donnons-nous le choix d’être exaltés! Apprenons à aimer et rire trop fort, trop souvent. Apprivoisons-nous à être pleinement libre et nous-mêmes, et ce, sans remords ni contraintes !

Apprenons à résonner, à faire de l’écho, à réverbérer plus haut et plus fort. Apprenons à être ce mélange éclectique de sentiments joyeux et intense. Soyons Rococo baby !